Le volume présente les continuités et les ruptures propres à la mise en relation des cultures et des langues dans l'espace européen et aux défis de l'internationalisation. Le parti pris de l'ouvrage et d'examiner dans le cadre de la diffusion de l'enseignement ou de l'apprentissage des langues, les relations qu'entretiennent deux notions que le discours didactique tend à dissocier, celles de xénophobie et de xénophilie. Dans les discours ordinaires sur les langues, la première est généralement tenue comme allant de soi, la seconde est vilipendée. Qu'en est-il dans les faits ?Les quatre parties offrent un état des lieux dans nombre de pays européens mais surtout une grille de lecture historique et sociale de la complexité des relations qui se nouent entre identités régionales, nationales et européennes et de la diversité des situations linguistiques qui résultent des contextes bi ou plurilingues.
Enseigner à l'étranger est un choix qui n'obéit pas aux mêmes motivations et ne se réalise pas dans les mêmes conditions selon qu'on est un homme ou une femme. Perçue par les hommes comme un moyen d'ascension sociale, l'expatriation est souvent pour les femmes synonyme de renoncement. L'histoire de la famille explique parfois aussi ce choix d'éloignement de la mère-patrie.
La description d'une langue étrangère diffère profondément selon que l'on se place sous l'angle scolaire ou l'angle anthropologique. Dans le premier cas il s'agit de rendre intelligible une culture non connue en tenant compte des contraintes institutionnelles, économiques, et de morale scolaire, dans le second cas de la restituer dans sa complexité.
Travailler en classe de langue non pas sur la longue durée de l'histoire nationale mais sur le passé à l'échelle de l'individu, partir de l'histoire individuelle pour alimenter l'expression de l'identité : c'est rendre possible la transformation d'un ensemble de souvenirs en objets de mémoire susceptibles d'être analysés.